Calligraphie intime
"Immergée dans ton univers singulier, j'ai d'abord emprunté "Les chemins du ciel", là où subsistent les ors d'un paradis, perdu ou retrouvé. Cette entrée en matière donne le ton de ces motifs qui
comme dans les rêves, ressemblent à une réalité connue, et pourtant totalement inconnue, troublante, et insaisissable.
Ainsi de "Brume", "Grands Pavots", "Cotton blues", ce sont des tiges, des fleurs, mais entre terre et ciel, c'est le temps qui passe, les formes traversent l'espace lumineux, le mouvement est
sensible, et on se réjouit d'être là au bon moment avant qu'elles ne s'enfuient, ailleurs.
Les superpositions de matière n'excluent pas de douces transparences, et affirment la présence du noir.
S'il fallait un fil directeur pour accompagner le regard, je proposerai un fil noir. Ce fil je le déroulerais d'abord en suivant la finesse des résilles des "Saules","Sirènes", "Arc en
ciel", ces signes noirs sont des ponctuations sur les couleurs d'un songe qui ne peut s'évanouir.
Le noir devient cloison, comme les plombs d'un vitrail échappé qui se reposent sur les toiles "Vitrail bleu", "Vitrail Tiffany".
La trace s'élargit, le noir s'affronte à la couleur, les bleus, les verts, les ors, tiennent bon, et ce combat est libérateur, "Arts Déco", "Clair de lune", "Masque" reflètent la sortie
d'un chaos.
La nature, source d'inspiration, est traduite dans une langue très personnelle, poétique où se conjuguent la grâce et la véhémence, l'élégance et la colère."
Christine Kastner-Tardy , conférencière des Musées Nationaux
Juin 2010